Risques pour la santé associés à l’amiante

 L’amiante ne constitue un risque pour la santé que si les fibres se retrouvent dans l’air que vous respirez. Les effets de l’amiante dépendent des facteurs suivants :

la concentration des fibres dans l’air;
la durée d’exposition;
la fréquence des expositions;
la taille des fibres d’amiante inhalées; ou
le temps écoulé depuis la première exposition.

Si inspirées en grande quantité, les fibres d’amiante peuvent causer l’amiantose, le mésothéliome (forme rare de cancer de la paroi thoracique ou de la cavité abdominale) et le cancer du poumon. Le lien entre l’exposition à l’amiante et d’autres types de cancer n’est pas évident. Le tabagisme combiné à l’inhalation d’amiante augmente fortement le risque de cancer du poumon.

Où est l’amiante?

L’amiante est partout. C’est ce que révèlent des analyses réalisées à la demande de La Presse dans la résidence de cinq de ses lecteurs par la firme Gesfor Pinchin Poirier.
«Tous les bâtiments construits avant 1985 contiennent de l’amiante, tranche Maxime Veilleux, de Gesfor. Au début du XXe siècle, on a commencé à en utiliser notamment dans le plâtre sur baguettes. C’est le plâtrier qui ajoutait de l’amiante dans son plâtre, ce qui permettrait à ce dernier de sécher plus rapidement.»
«Ensuite, même avec les murs en placoplâtre, le ciment à joints en contenait. Ce produit manufacturé avec de l’amiante a été vendu jusque dans les années 1980-1981.»
On trouve de l’amiante dans une grande variété de matériaux, de la cave au grenier. L’amiante s’est aussi retrouvé dans de nombreux produits autour de la maison. Il entrait dans la fabrication du bardage à clin; des bardeaux et du feutre de toiture; du bardage; du revêtement de tuyaux et de chaudières; de composés et de ciment, tels le calfeutrage, le mastic et les matériaux de réparation des toitures; de ciment à calorifère et de revêtement pour voies d’accès pour automobiles; de panneaux muraux; d’enduits texturés et de peintures au latex; de carreaux acoustiques pour plafonds et d’enduit au plâtre; de carreaux de revêtement de sol en vinyle; de câbles d’appareils; de séchoirs à cheveux; de fers et de coussins pour planches à repasser; de tabliers ignifuges et de couvertures électriques; et de poterie d’argile. Il pourrait aussi y avoir de l’amiante amphibolique dans certains isolants de vermiculite en vrac.

Les panneaux acoustiques des plafonds suspendus peuvent en contenir, mais il faut les faire analyser. Il y a une infinité de modèles et il n’existe aucun guide fiable. Même chose pour les carreaux en vinyle. Les apparences peuvent être trompeuses: la boîte d’origine du produit peut dire qu’il en contient alors qu’il n’y en a pas.
La pièce où se trouve l’appareil de chauffage peut toujours receler une plaque d’amiante dans une forme friable, dont on recommandera le retrait si elle est en mauvais état.

Des vérificateurs  racontent avoir trouvé de l’amiante dans des endroits insoupçonnés, par exemple autour des diffuseurs du système de chauffage central dans une résidence cossue.

Une leçon à retenir: les coûts d’enlèvement sont si élevés que la première étape, celle de l’analyse, demeure incontournable. Une résidence typique peut être analysée pour environ 1500$. «Le nombre d’échantillons dépend de la surface de la résidence, dit Frédéric Foley-Boisvert, chargé de projet chez Gesfor Pinchin Poirier. Par exemple, pour une superficie de 95 à 140 m² (1000 à 1500 pi²), on prend cinq échantillons de mur et cinq de plafond. On peut ajouter quelques autres matériaux, comme les panneaux acoustiques et les carreaux de vinyle, pour quatre à six échantillons de plus. Il faut compter environ 400$ pour le relevé, 800$ pour l’analyse et 300$ pour la rédaction du rapport. Donc un total d’environ 1500$.»

Encore aujourd’hui?
L’usage à des fins résidentielles, pour les couvertures, les revêtements de sol et les appareils, continue de décroître.

Des produits en cours d’élaboration en viendront à remplacer l’amiante, mais entre-temps, les produits contenant de l’amiante vendus aujourd’hui sont régis par la Lois sur les produits dangereux. L’amiante peut s’utiliser en toute sécurité et le souci de la population a motivé l’amélioration de la conception et de la fabrication de produits.

L’amiante est maintenant mieux enrobé et scellé pour empêcher les fibres de se libérer.
L’amiante se révèle d’un précieux secours dans de nombreuses applications en raison de la difficulté de trouver des matériaux de substitution comparables. Par exemple, il demeure toujours un important composant des garnitures de freins et des disques d’embrayage.

*La Presse, SCHL, Santé Canada

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