L’ocre ferreuse

ocre_ferreux2 L’ocre ferreuse est un résidu visqueux qui résulte d’une réaction biochimique liée à la présence de fer, d’eau et d’oxygène dans le sol, parfois combinée aux réactions de certaines bactéries.
Dans certains cas, cette boue orangée se développe dans le drain de fondation, qui peut se colmater, ainsi que dans le bassin de captation situé au sous-sol de la propriété, causant souvent des dommages à la pompe. Les conséquences sont nombreuses; les solutions, souvent inefficaces. L’ACQC dresse ici un portait de ce phénomène, qui touche la plupart des régions du Québec.

Dans certains milieux, comme en agriculture, le problème est connu depuis longtemps. Mais les propriétaires d’habitations résidentielles, eux, réalisent l’ampleur du phénomène depuis peu. La multiplication récente des cas peut s’expliquer par la croissance du développement domiciliaire, qui peut pousser certains promoteurs à construire dans des terrains moins propices.

Les experts ne s’expliquent pas, non plus, pourquoi certaines maisons construites depuis depuis moins de deux ans peuvent subir la réaction de façon fulgurante et voir leur système de drainage devenir complètement inopérant, tandis que d’autres peuvent endurer le phénomène pendant des années, sans trop de conséquences.

Le phénomène de l’ocre ferreuse est pernicieux puisqu’il peut causer d’importants dommages avant même que le propriétaire ne s’en rende compte. Un taux d’humidité anormalement élevé au sous-sol constitue souvent le premier signe.

Les experts ne s’entendent pas, non plus, sur les solutions correctrices. Certaines méthodes, comme l’installation de puits d’entretien pour nettoyer le drain, ne permettent généralement qu’un sursis au propriétaire, sans régler la source du problème. D’autres méthodes, comme le rehaussement du bâtiment ou l’étanchéisation complète des fondations, sont extrêmement coûteuses. Malheureusement, il ne semble pas encore exister de méthodes pour faire cesser la prolifération de l’ocre ferreuse.

Bien qu’il existe des tests préventifs pour déterminer la qualité du sol, aucune mesure n’est actuellement en vigueur pour obliger les entrepreneurs à les effectuer. En plus, malgré plusieurs sentences arbitrales qui ont donné raison au consommateur, les administrateurs de plans de garantie de maisons neuves persistent à refuser de couvrir les dommages causés par l’ocre ferreuse. En novembre 2006, l’ACQC demandait, dans un communiqué, une modification au règlement du plan de garantie des maisons neuves, pour s’assurer que les dommages causés par l’ocre ferreuse soient couverts.

Ainsi, si votre maison a moins de cinq ans et qu’elle est couverte par une garantie, vous risquez de devoir aller en arbitrage pour faire valoir vos droits dans le cas de dommages causés par l’ocre ferreuse. Assurez-vous de respecter les délais et ne vous fiez pas aux belles paroles de l’entrepreneur ou du plan de garantie. Consultez un avocat et un expert indépendant sans tarder. N’acceptez pas de solutions boiteuses.

Comme dans le dossier de la pyrite, l’ACQC espère regrouper et défendre les victimes en les informant et en les aidant à faire valoir leurs droits. Il est à noter que, pour l’instant, aucun programme d’aide aux propriétaires n’a été mis en place.

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